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L'archéologie à l'imparfait du subjectif, 2022, 122 p. -
En une démonstration féroce mais amusée, fondée sur des expériences édifiantes, on commence par dresser un bilan piteux : si rigoureuse soit-elle dans ses procédés de documentation et d'analyse, l'archéologie échoue à atteindre son but théorique, à savoir contribuer à la connaissance du passé humain par l'étude des restes matériels. Lesquels, par nature lacunaires, aléatoires et biaisés, sont soumis à des interprétations précaires, souvent réductrices voire carrément défaillantes. Bien plus que du savoir, l'archéologie produit ainsi un discours à la fois fragile, empirique et subjectif. Ainsi se révèle-t-elle largement impuissante à saisir les aspects du passé qui passionnent le public, destinataire ultime de la démarche. Laquelle tend dès lors à se complaire dans la glose spécialisée et le fignolage méthodologique, en ne proposant guère aux profanes qu'une représentation d'elle-même et des reconstitutions techniques étriquées. L'archéologie a pourtant mieux à offrir, pour peu qu'elle s'affranchisse de l'illusoire prétention à dire et transmettre le vrai. En assumant gaiement sa part d'empirisme subjectif, son propos acquiert d'autres portées, culturelles et citoyennes : raconter des histoires, parler de mémoire, entrer en résonance avec l'actualité, ouvrir des perspectives, procurer de la matière à réflexion, à débat, à émotion ou à rire. De quoi défendre la cause de l'archéologie en démontrant toute son utilité.
Référence : 55071.
Français
19,00 €