49/2, Le Maine-et-Loire, 2025, 532 p., 599 fig. et 250 dessins, par M. PROVOST - Carte Archéologique de la Gaule

L'originalité de l'histoire de ce département tient à celle des populations ayant occupé les affluents des deux rives de la Loire : les Andécaves, au nord, et les Ambilatres, au sud, qui étaient installées, l'une et l'autre, à cheval sur des rivières portant le même nom au Moyen Âge : Meduana. Pour autant, le destin de ces deux peuples différa puisque le premier fut rattaché, sous Auguste, à la province de Lyonnaise, et le second aux Pictons de l'Aquitaine. Le territoire qu'ils occupaient se caractérisait par la présence de centaines, voire de milliers, de fermes, aujourd'hui identifiées grâce à la photographie aérienne, qui avaient été bâties le long des multiples chemins de crêtes dominant les vallées encaissées du Maine-et-Loire, selon un modèle demeuré inchangé de l'âge du Bronze jusqu'au haut Moyen Âge. Durant l'Antiquité, la seule véritable voie romaine du département, la via andecavensis, reliait sans doute les deux villes alors « nouvelles » de Tours et d'Angers, et sera prolongée jusqu'au port de Nantes par l'em- pereur Claude, alors que l'opération de la conquête de la Bretagne se préparait. A côté de la capitale Juliomagus, Chênehutte-les-Tuffeaux semble avoir été la seule ville véritablement organisée selon les règles propres à l'urbanisme romain ; elle était reliée à la voie du Val d'Authion par le seul pont alors existant sur la Loire, qui a été retrouvé entre les Ponts-de-Cé et la région de Candes. Les deux chemins de crêtes qui encadraient le lit majeur de la Loire, et qui permettaient d'acheminer au Ier siècle av. J.-C. le vin italique jusqu'au magus (marché) du château d'Angers, s'en trouvèrent transformés. Si celui de la rive nord du fleuve fut utilisé pour une cadastration augustéenne (celle du sud Baugeois), celui qui domine sa rive sud, et qui est ponctué de dolmens et de menhirs, pourrait correspondre à une route de pèlerinage située à proximité des deux seules villes romaines créées : Les Châtelliers-de-Frémur, à côté d'Angers, et Gennes, près de Chênehutte-les-Tuffeaux. Dans ces deux modestes agglomérations, distantes de 30 km, l'on observe la même organisation englobant un sanctuaire lié à l'eau, des thermes et un amphithéâtre. Au final, on reste frappé par les faibles transformations, à l'époque romaine ; ayant affecté le Maine-et-Loire, pour- voyeur d'or, de fer et d'étain, où l'on n'a, d'ailleurs, mis à jour guère plus de dix villae.