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88/2, Grand, 2022, 126 p. -

88/2, Grand, 2022, 126 p. - - Carte Archéologique de la Gaule

L'agglomération de Grand (CAG 88/2), d'une surface d'environ 80 ha, a été créée par les Romains sur un site karstique du revers de la côte de Meuse. Sur cette commune, l'eau s'infiltre dans les calcaires jusqu'à une formation argileuse qui crée des obstacles et donc une concentration des eaux.


Avant de construire cette ville, les premiers habitants (sans doute peu après la conquête romaine) ont dû creuser des kilomètres de « galeries drainantes » (appelés qânats) comprenant des centaines de « cheminées d'accès » pour aller récupérer cette eau. Ils y ont été aidés par l'existence d'une pente favorable en direction du village et par une résurgence d'eau sous l'église actuelle !

Cette récupération des eaux a été non seulement suffisante pour desservir l'agglomération, mais elle a permis aussi la création de trois établissements thermaux à proximité à la fois d'une supposée « basilique » (pavée d'une mosaïque de 235 m2) et d'un grand édifice dérivé de l'amphithéâtre. Autour de cette résurgence des eaux devait exister un centre monumental dont on n'a retrouvé que quelques murs et surtout près de 1500 fragments de sculptures, abandonnés là par des récupérateurs de matériaux : leur étude a montré que ces « bouts de sculptures » pouvaient s'accorder avec la construction de monuments lors deux périodes historiques principales : la fin Ier-début IIe et la fin du IIe-début IIIe siècle.
À partir de cette source dite « sacrée » (et donc autour de son centre), une petite ville romaine a été construite selon des axes radio-concentriques qui déterminent ensuite sept ou huit quartiers trapézoïdaux.


À l'intérieur, l'habitat romain est surtout connu par les nombreuses prospections électriques réalisées depuis plus de vingt ans, plus que par des fouilles de sauvetage (qui n'ont permis de retrouver que quelques domus/villae : par exemple celle de la Fontainotte avec deux glacières (dont l'impressionnant mobilier a été publié en 2018) et celle de la Violette, au sud du bourg.


Surtout au moins 314 des « puits » (qui ont été vidés) ont fourni un mobilier important et divers. C'est par exemple du puits 77 qu'ont été retirés plus de 200 fragments de quatre plaquettes zodiacales à glissières et couvercles (formant deux diptyques) dont le répertoire astronomique renvoie à l'Égypte.


Ensuite, sans doute à l'époque Sévérienne, une partie de ce centre monumental (excluant l'amphithéâtre et l'habitat périphérique) avec son prolongement encadrant deux talwegs a été enfermé dans une enceinte défensive polygonale (longue de 1760 m, soit moins de 20 ha), épaulée de 22 tours et percée de trois ou quatre portes.


Les cinq ou six nécropoles (tant romaines que mérovingiennes) n'ont été qu'entrevues au bord de routes, à l'extérieur de l'agglomération.
Référence : 54629. Français
20,00 €
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