Molsheim au Moyen Âge (vers 820-1525), 2020, 128 p., 170 ill. -

Fondée par l'empereur germanique en 1220, il y a tout juste 800 ans, la ville de Molsheim devint un siècle plus tard le chef-lieu d'un vaste bailliage épiscopal. Les évêques de Strasbourg jouèrent d'ailleurs un rôle non négligeable dans l'évolution de la localité, tant par l'octroi de privilèges étendus que par la construction de bâtiments imposants. Mais il n'était point de liberté qui ne fût protégée par des murs et Molsheim ne fit pas exception. D'importantes fortifications furent ainsi élevées au milieu du XIIIe siècle, puis plus d'une fois perfectionnées jusqu'à l'époque moderne. Malgré cela, les habitants du bourg connurent les épreuves de la guerre qui affligèrent bon nombre de leurs semblables. Bien que mal connues, les activités agricoles molshémiennes étaient florissantes et, dès l'époque carolingienne, le vin joua un rôle de premier plan. Du XVe siècle à la guerre de Trente Ans, la localité traversa même une période de prospérité. La transformation et la vente des produits y étaient assurées par les gens de métier, dont les six corporations attestées vers 1450 révèlent la variété des activités. Comme dans tout l'Occident médiéval, la religion occupait ici une place importante, et cela indépendamment du fait que Molsheim relevait de la souveraineté temporelle des évêques de Strasbourg. C'est d'ailleurs le Dompeter, près d'Avolsheim, qui servait initialement de lieu de culte aux habitants, et il fallut attendre les années 1200 pour voir une église paroissiale Saint-Georges à l'emplacement de la ville actuelle. Placées sous le contrôle de l'Église, la charité et l'assistance étaient alors pratiquées dans plusieurs établissements, parmi lesquels figurait l'hôpital fondé en 1316 par Jean de Dirpheim, qui fut l'un des principaux établissements hospitaliers de Basse-Alsace. Il périclita pourtant au début du XVIe siècle, tandis que s'annonçait l'avènement d'une ère nouvelle.