Poil et pouvoir. L'autorité au fil du rasoir, 2019, 200 p. -

Et si l'exercice du pouvoir ne tenait qu'à un poil ? Bien que rappelant notre animalité, notre pilosité obéit depuis la haute antiquité à des codes et à des modes, et dessine, bien au-delà de la cosmétique, une hiérarchie sociale. Elle est, avant toutes choses, affaire de pouvoir et d ascendant sur les autres. Un moyen, pour ceux et celles qui nous gouvernent ou nous ont gouvernés, d'asseoir leur légitimité. Cheveux courts ou longs, joues glabres ou barbues sont autant de modèles signalant un « bon » ou « mauvais » empereur, roi, moine ou citoyen. Mais leur signification est réversible. D'une époque à l'autre, une pilosité fournie peut être associée au déclin d'un empire ou conférer une toute-puissance « jupitérienne » au souverain. La tonsure ecclésiastique, les considérations sur la chevelure féminine, la représentation d'un Christ barbu en disent donc long sur notre rapport au pouvoir, à l'autorité et à ceux qui l'incarnent. Des cheveux longs mérovingiens à la « barbe fleurie » de Charlemagne jusqu'au glabre macronien, l'Histoire s'écrit toujours... Au fil du rasoir.