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Dictionnaire amoureux de la Rome antique, 2011, 756 p. -
'J'ai essayé, à partir de réalités pittoresques et de personnages hauts en couleur, de rendre intelligibles une culture, des splendeurs, des valeurs, des croyances, des comportements. Certes, nous sommes distincts de nos ancêtres latins. Ils n'avaient pas le même rapport que nous avec l'espace et le temps. Leur culture respectait des codes de bienséance ou de componction (la gravitas), face au regard d'autrui, qui nous paraîtraient bizarres ou incompréhensibles. Mais ces différences n'excluent pas des filiations évidentes. Nous sommes faits comme eux. Et ils nous ont donné notre lexique, notre droit, nos rites, nos canons esthétiques, nos figure légendaires. Le monde romain nous est le moins étranger de tous. Nous nous référons sans cesse à ses penseurs, parfois même sans en avoir conscience. Et ses géniaux poètes, que je cite beaucoup, ont tissé la trame de toute la poésie occidentale. Je suis aussi attaché à cet idéal de civilisation, héritière de la Grèce, qui a su transformer les peuples vaincus en citoyens. Notre Europe a conservé cet art de s'approprier l'étranger. Notre humanisme et notre oecuménisme nous viennent de là. Depuis les écrits des Lumières, on a tenté de fonder l'héritage de l'Europe sur une opposition entre Athènes (l'hellénisme antique) et Jérusalem (la tradition hébraïque). Mais il faut en revenir à la romanité, qui est accueil, assimilation, capacité à accepter l'emprunt. Cette plasticité est notre dignité. Ce fut notre chance. C'est désormais notre risque, face à d'autres cultures obtuses qui récusent et oppriment toute diversité.'
Référence : 41928.
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