Volume 1. Court, Pâturage de l'Envers. Une verrerie forestière jurassienne du début du 18e siècle. Volume 1 : Les vestiges , 2010, 202 p., 211 ill. coul. -

La verrerie forestière du Pâturage de l'Envers a fait l'objet d'une fouille préventive d'envergure dans le cadre des travaux autoroutiers de l'A16 Transjurane entre 2000 et 2004. Fondée en 1699 par un groupe de verriers, pour une part émigrés de Forêt-Noire, cette manufacture a produit une large palette de verres : gobelets, verres à pied façon de Venise, bouteilles et pots d'apothicaire, cives et carreaux. Les fouilles ont révélé une partie du hameau verrier aménagé autour de la halle qui comportait trois fours, dont un de fusion. Parmi les vestiges on note la présence d'une petite «étenderie» indépendante destinée à étendre le verre en manchon, et de plusieurs bâtiments d'habitation, certains comportant des caves maçonnées. La production dura une quinzaine d'années et, en 1714, les verriers quittèrent les lieux faute de bois. Quelques décennies plus tard, la jeune forêt qui avait ponctuellement repris ses droits, fut exploitée par des charbonniers. Par la diversité des structures mises au jour, l'abondance et la grande variété du corpus matériel découvert, les résultats d'analyses archéométriques et chimiques pratiquées à large échelle, ainsi qu'une insertion chronologique absolue, la verrerie du Pâturage de l'Envers (1699–1714) est appelée à devenir un site de référence, dont l'intérêt dépasse largement les frontières régionales. A cet égard, la vaste publication en préparation, fruit de recherches interdisciplinaires, comprend quatre volumes (parution 2013). Le présent volume s'articule en trois volets principaux : le premier, basé sur une compilation des données disponibles, retrace l'origine et les grandes lignes du développement de la verrerie dans le Jura central à partir de la fin du Moyen Age. Le second volet aborde de façon détaillée les structures archéologiques mises en évidence sur le site. Leur analyse et interprétation, confrontées aux parallèles archéologiques et historiques, constituent le cœur de l'ouvrage et permettent de proposer des reconstitutions virtuelles des bâtiments. Enfin, le troisième volet consacré aux analyses environnementales, quoique limitées dans leur ampleur, livrent quelques observations importantes relatives aux essences arborées utilisées (hêtre, sapin blanc et épicéa) par les verriers puis par les charbonniers.