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L'Acédie. Le vice de forme du christianisme, de saint Paul à Lacan, 2009, 324 p. -
L'acédie ? Tout d'abord, que veut dire ce mot quasiment inconnu du grand public et absent de la langue courante comme de ses dictionnaires ? Eh bien absolument tout et n'importe quoi dans son opiniâtre confusion avec la tristesse, la paresse, la mélancolie et même... la dépression, chevauchant des domaines aussi distincts que la théologie, la philosophie, la littérature et la psychologie. A cela, il faut ajouter la pléthore étourdissante de ses effects éprouvés dans la tentation du démon méridien dans les déserts brûlants du christianisme primitif : abrutissement, chagrin, taedium vitae, désespoir, haine, dégoût, prostration, pourrissement, etc., repris sans cesse comme tels et autre-ment dans les contextes des époques successives. D'abord Akèdia, stigmatisée avec horreur et moult frayeurs comme le Pire du pire des pensées mauvaises (logismoi) dont l'élaboration de son maître, le Père du désert, Evagre le Pontique, permet de la livrer comme cette énigme - en attente perpétuelle d'être pensée : seul des huit vices à être sans objet, sans contraire et en contradiction interne dans sa formulation. L'étrange-erre du christianisme. Ensuite Acedia, dès le ve siècle, où Augustin et sa concupiscence lui permettent à travers Cassien, Grégoire le Grand et les docteurs de l'Eglise médiévale, de se dissimuler à la fois dans l'intériorité de l'homme et dans le point aveugle de notre culture occidentale, au-delà de la mort de Dieu. Enfin l'acédie qui n'est plus qu'une bien pâle traduction, sauf à se demander enfin peut-être de quoi est-elle le résidu tenace (dans l'Ennui, dans la hainamoration ravageante de nos névroses), c'est-à dire : quelle est sa Chose ?
Référence : 39558.
Français
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