ÉPUISÉ - Histoire naturelle, 2009, 176 p. -

Une oeuvre immense, une encyclopédie vivante qui a traversé 2000 ans d'histoire en restant pleine d'humour et d'actualité. A l'heure où le devenir de la biodiversité est devenu une préoccupation planétaire majeure, n'est-il pas intéressant de remonter vingt siècles en arrière ? L'Histoire naturelle de Pline est une œuvre immense, riche et hétérogène sorte d'encyclopédie des connaissances de l'époque. Mais une encyclopédie vivante, plus proche du recueil de contes que d'un traité des sciences. Une oeuvre reçue inégalement par les grands naturalistes du XVIIIe siècle. Traité sans concession par Cuvier, qui juge cette riche compilation superficielle, elle résiste à la plume pourtant parfois critique de Buffon. Celui-ci s'étonne que, malgré le champ trop vaste qu'il a voulu embrasser « dans chaque partie Pline est également grand ». Ajoutant : « L'élévation des idées, la noblesse du style révèlent encore sa profonde érudition : non seulement il savait tout ce qu'on pouvait savoir de son temps, mais il avait cette facilité de penser en grand, qui multiplie la science. Il avait cette finesse de réflexion de laquelle dépend l'élégance et le goût, et il communique à ses lecteurs une certaine liberté d'esprit, une hardiesse de pensée qui est le germe de sa philosophie ». Et pour en revenir à Cuvier, qui concède que l'ouvrage est « un des monuments les plus précieux que l'antiquité nous ait laissés », il finit par céder, confondu par l' « érudition bien étonnante dans un homme de guerre et un homme d'Etat ». Et l'on ne peut que partager son jugement final – et son admiration – quand il écrit : « si Pline a pour nous aujourd'hui peu de mérite comme critique et comme naturaliste, il n'en est pas de même de son talent d'écrivain ». Assurément dans son Histoire Naturelle, sorte d'histoire du monde, de la terre et du ciel et de tous ses habitants, Pline fait montre d'un esprit, voire d'un humour des plus décapants. Parfois, on se demande même si il n'y a pas un second degré tant le style est vivant, captivant : on croit voir le clin d'œil, on se sent complice de son bon (ou de son mauvais ?) coup.