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Lyon et le Roi. De la "bonne ville" à l'absolutisme municipal (1594-1654), 2003, 928 p. -
L'ouvrage se propose de traiter de l'histoire politique de la seconde ville du royaume du sacre d'Henri IV en 1594 à celui de Louis XIV en 1654. À ce titre, il s'intéresse à des périodes particulièrement riches de l'histoire de France : la fin de la Ligue et la reconstruction de l'autorité royale sous le premier roi Bourbon, les troubles de la régence sous Marie de Médicis, la construction de l'absolutisme monarchique sous le ministériat de Richelieu. Cette chronologie a une résonance spéciale pour l'histoire lyonnaise puisque c'est à cette époque qu'est fondée la dynastie provinciale des Villeroy qui se transmettront le gouvernement de la province et de la ville jusqu'à la Révolution française. Plus fondamentalement, elle est le théâtre d'une évolution classiquement résumée par l'idée d'un assujettissement de la cité à l'ordre monarchique, absolutiste et centralisateur. Le livre entend préciser ce processus en mettant en évidence, derrière une « domestication » administrative de la cité, sa résistance et le triomphe d'une liberté politique irréductible. À travers l'étude des mutations du modèle de la « bonne ville », l'ouvrage veut rendre au Consulat lyonnais sa voix que l'on a trop rapidement considérée comme étouffée par la construction du second absolutisme monarchique. La fin de la Ligue est l'occasion pour lui de redéfinir ses légitimités politiques en réaffirmant le lien consubstantiel qui l'unit à la personne du monarque et donc à son État. L'invention d'une « ville royale » porte ainsi les espoirs d'intimité du Consulat avec son Prince pour préserver la ville des « nouveautés » instruites par les ministres de ce dernier à l'encontre des privilèges immémoriaux de la cité rhodanienne. Déçu dans ses espérances et conscient de l'éloignement de plus en plus important du roi de sa « bonne ville » sous le règne de Louis XIII, soumis aux violences et abus de ses représentants, au premier rang desquels figure le gouverneur Charles de Neufville, fils du puissant secrétaire d'Etat Villeroy, le Consulat doit inventer une autre légitimité à son pouvoir : imager autrement sa relation avec la Couronne auquel il est soumis et avec le peuple dont il a la charge. C'est en puisant dans l'histoire de la cité et dans sa géographie qu'il trouve au début de la décennie 1640 le renouvellement de ses imaginaires politiques lui permettant d'accepter sa subordination administrative pour sauvegarder sa mission politique la plus haute : le salut de la Communauté. Le nouvel Hôtel de ville construit à partir de 1646 porte ainsi le témoignage d'un imaginaire paradoxal, affirmant la soumission du Consulat et servant de scène triomphale à sa liberté inébranlée et à l'autonomie de sa gloire.
Référence : 37357.
Français
39,00 €
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