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Ethnographes et voyageurs. Les défis de l'écriture, 2008, 286 p. -
" Je hais les voyages et les explorateurs." Courte et sans appel, la célèbre première phrase de Tristes tropiques a servi de manifeste à des générations d'anthropologues qui ont opposé l'objectivité de l'écriture ethnographique et la rigueur des méthodes sur lesquelles elle reposait à la subjectivité des relations de voyages, tôt rangées au rang de divertissement futile. Ethnographie et voyage, pourtant, n'ont-ils pas toujours eu partie liée ? Peut-on encore opposer une appréhension scientifique de l'altérité à une appréhension poétique, intuitive et vagabonde qui traduirait surtout l'état d'esprit de l'observateur ? Les transformations qui ont travaillé en profondeur le champ des sciences sociales comme celui de la littérature ont, au cours de ces dernières années, radicalement remis en cause le bien fondé de telles distinctions. L'objectivité de l'ethnographe a souvent été dénoncée comme illusoire tandis qu'était réhabilités, à travers l'émergence de nouveaux genres littéraires, des types d'écriture qui, plus vibrants, plus engagés, plus personnels, étaient perçus comme mieux à même de traduire le sensible, de rendre compte de l'intraduisible. N'y a-t-il pas dès lors, entre l'écriture de l'ethnographie et celle du voyage bien des similitudes avouées ou inavouées ? Autant de questions que contribuent à éclairer les articles réunis dans le présent volume. Émanant d'historiens, d'ethnographes, de sociologues ou de spécialistes de littérature, elles témoignent de la diversité des expériences de l'altérité tout autant que des jeux de miroirs dans lesquels arts et sciences ont pu se réfléchir et se nourrir mutuellement.
Référence : 35150.
Français
35,00 €