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Les Mammouths de la grotte Chauvet, 2005, 115 p. -
Après que l'inventaire des œuvres pariétales de la grotte Chauvet a été mené à bien, les mammouths ont été étudiés dans toute la cavité. Les 76 représentations de cet animal disparu constituent la première espèce en nombre, soit 20 % du bestiaire. L'analyse porte avant tout sur le dénombrement, la répartition et la forme des œuvres et sur le traitement plus ou moins conventionnel des détails anatomiques. Le graphisme peut aussi témoigner d'une recherche naturaliste, avec un relatif souci du détail, moindre des proportions. L'étude aborde aussi l'intégration dans l'espace et les volumes naturels, les techniques telles la perspective et l'animation, les rapports entre les mammouths et bien sûr leur lien avec les autres espèces. Ceci, afin de hiérarchiser les documents, d'en rechercher la répartition dans la cavité et de déterminer l'ordre de leur réalisation sur les panneaux. En effet, des superpositions de figures et des patines différentes témoignent de décalages chronologiques. L'ensemble des œuvres et panneaux, palimpsestes et compositions, même réalisés à des époques diverses, constitue au bout du compte un seul et même sanctuaire. Le mammouth est rarement un thème central, excepté les Mammouths raclés dans la salle du Crâne. Plus souvent, il s'agit d'un animal d'accompagnement et d'encadrement, comme si sa puissance le tenait en marge des relations chasseur-gibier. Enfin, c'est parfois une figure d'appel réduite à sa plus simple expression qui tient le visiteur en éveil, attisant sa curiosité, et articule ainsi le dispositif pariétal : la position statique ou dynamique du spectateur dont le regard est guidé par l'organisation des œuvres, est décisive pour combiner les panneaux entre eux. Le mammouth est la troisième espèce dominante du bestiaire paléolithique. De la vallée du Rhône jusqu'en Bourgogne, on en connaît environ 150 représentations pariétales réparties en dix grottes. En raison de leur très haute antiquité, les œuvres aurignaciennes de Chauvet bénéficient encore de peu d'éléments de comparaison. Les dessins de Baume Latrone (Gard) offrent beaucoup d'analogies avec certains spécimens de Chauvet : outre les proportions et des contours similaires, des détails anatomiques sont comparables. Avec les autres sites, on ne voit pas de relation évidente sauf le pourcentage élevé de mammouths et le traitement de la ligne ventrale en arche. En fait, l'absence de similitude vraie conforte les âges plus récents (Gravettien et Solutréen) proposés pour la plupart des grottes bourguignonnes et ardéchoises.
Référence : 30509.
Français
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