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ÉPUISÉ - Chine : L'empire du trait, (cat. expo. Bibliothèque François-Mitterrand, mars-juin 2004), 2004, 200 p. -

En soulignant que "tout Chinois, lorsqu'il se trouve devant une calligraphie, ou un tableau, refait irrésistiblement en pensée les gestes avec lesquels l'artiste a réalisé l'œuvre. Tant il est vrai que tout idéogramme, et par extension toute figure dessinée, incarne, plus qu'une notion ou une image, une manière d'être", l'écrivain François Cheng, de l'Académie française, éclaire dès les premières pages de ce livre la fascination qu'exercent la calligraphie et la peinture chinoise dans l'esprit des Occidentaux, et Nathalie Monnet, conservateur en chef à la division orientale du département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, nous y initie pas à pas avec une maîtrise certaine, à travers les collections les plus prestigieuses de l'établissement, choisies pour leur extrême raffinement et couvrant quinze siècles de haute culture. Ayant en commun d'être réalisées au pinceau et à l'encre, la calligraphie et la peinture se définissent comme des arts du trait. Alliant la mobilité vivante du pinceau à l'inaltérable brillance de l'encre, les lettrés chinois n'ont cessé d'explorer la force expressive de ces arts qu'ils déclinent à travers des formes calligraphiques et picturales multiples et inlassablement réinventées. Des célèbres rouleaux scellés dans les grottes de Dunhuang au Xe siècle, mis au jour par Paul Pelliot en 1908, aux œuvres d'éminents calligraphes comme Wang Xizhi ou l'empereur Taizong de la dynastie des Tang, en passant par les grands corpus confucéens, taoïques et bouddhiques, on admirera l'art du collectionneur représenté par les catalogues anciens illustrant des pièces de bronze ou les bâtons et pierres à encre du lettré, mais également l'art du bibliophile chinois, souligné à travers des albums d'estampages, ou peints et calligraphiés sur soie finement tissée, sur jade, sur feuille d'arbre ou sur fond d'or. Enfin, des volumes prestigieux de gravures ou de peintures sur soie glorifiant le bon gouvernement, les diverses capitales ou le cortège de l'empereur Kangxi traversant Pékin en liesse pour son soixantième anniversaire, font découvrir un art politique au service de la dynastie mandchoue des Qing. Des peintures ou des imprimés polychromes évoquent l'art du paysage et le Sud de la Chine. On pourra comparer des pièces du XVIIe siècle qui témoignent des premières tentatives de compréhension mutuelle et de synthèse entre les arts et les architectures chinoise et européenne. L'ouvrage s'achève par des séries de gravures ou de peintures délicatement colorées sur soie des parcs impériaux et des paysages et pavillons disparus du splendide Palais d'été.
Référence : 30002. Français Retour