ÉPUISÉ - Agriculture et alimentation végétale durant l'Age du Fer et l'époque gallo-romaine en France septentrionale, (préf. O. Buchsenschutz), (Archéologie des Plantes et des Animaux, 1), 2001, 310 p., 105 pl., nbr. tabl. -

La carpologie - étude des fruits et des graines conservés dans les sédiments archéologiques - est en prise directe sur l'agriculture et l'alimentation végétale, thèmes encore mal cernés, faute de vestiges ou de commentaires explicites. Ce travail synthétise les résultats issus de 78 sites du nord du Bassin parisien, totalisant 232 000 restes végétaux étudiés, et privilégie 3 grands axes de recherche: l'histoire des plantes cultivées, l'évolution des pratiques agraires et les transformations des systèmes de production. Entre l'Age du Fer et l'époque gallo-romaine, le nombre de denrées alimentaires entretenues dans les champs et dans les jardins s'accroît; la répartition des principales espèces domestiques répond à des contraintes de sol, mais surtout à des habitudes alimentaires ou à des besoins spécifiques tels que l'approvisionnement en fourrage. L'étude des pratiques agricoles à partir de réserves de grain incendiées in situ montre le passage d'une mosaïque de parcelles de type intensif à une agriculture plus extensive fondée essentiellement sur les céréales. Cette transition s'accompagne de l'abandon des semis mixtes au profit de la monospécificité des cultures. La prise de risques accrue qui en découle serait compensée par l'amélioration des instruments et des savoir-faire et la conquête de nouveaux sols à La Tène moyenne. Les apports fondamentaux de la romanisation demeureraient limités dans le domaine des techniques culturales, touchant essentiellement au développement de la boulangerie, à celui des légumineuses et des arbres fruitiers. Loin d'apparaître primitives, ces agricultures trouvent des réponses appropriées aux transformations de la société, à partir d'un stock de plantes très proche de notre répertoire actuel.