Atlas topographique de Lugdunum. 2. Lyon - Croix-Rousse, Presqu'île, Quartiers fluviaux, Lyon-Fourvière, 2024. -

L'Atlas topographique de Lugdunum présente les résultats de l'ensemble des fouilles et des découvertes archéologiques qui ont été réalisées sur le territoire de la Ville de Lyon, de l'origine des recherches jusqu'à aujourd'hui. Depuis la fin des années 1970, plus de 900 opérations archéologiques, toutes périodes confondues, ont été mises en oeuvre sur le territoire de la Ville. Dans leur très grande majorité, elles l'ont été dans le cadre de l'archéologie préventive, préalablement à des travaux publics ou privés. Il est donc essentiel de renouveler l'état des connaissances fourni par les ouvrages de synthèse anciens et de dresser un bilan qui permette de réactualiser l'image de la ville antique et d'orienter les recherches archéologiques selon des problématiques nouvelles. L'expérience lancée en Narbonnaise par le programme collectif de recherches « Atlas des villes de Gaule méridionale» a fourni la méthode et l'Atlas de Lugdunum en a repris le modèle et les normes éditoriales.

La colonie de Lugdunum a été fondée en 43 av. J.-C. par Lucius Munatius Plancus, afin de rassembler les colons chassés de Vienne en Narbonnaise par les Allobroges. C'est chez les Ségusiaves que fut prélevé le territoire destiné à cette fondation. La nouvelle colonie, dotée du droit romain, prit le nom de Colonia Copia Felix Munatia, dénomination qui changera au fil du temps. Lugdunum vit sa prospérité grandir sous le principat d'Auguste, qui en fit une sorte de capitale des Trois Gaules, alors qu'administrativement, elle n'était que celle de la Celtique.

L'Atlas de Lugdunum présente l'ensemble des vestiges mis au jour, par thème, du milieu du Ier siècle av. J.-C. jusqu'aux IVe-Ve siècles ap. J.-C. Il est organisé en plusieurs parties : la première présente les données de fouilles telles que les fouilleurs et les inventeursdes vestiges les ont interprétées à l'époque des découvertes ; la seconde partie consiste en une réinterprétation de ces résultats à la lumière des connaissances d'aujourd'hui. Cette seconde partie est le fruit de la réflexion collégiale apportée par l'ensemble des29 chercheurs issus des diverses institutions archéologiques impliquées dans le programme de recherche (Service archéologique de la Ville de Lyon, Universités, CNRS, ENS, Inrap, Lugdunum – Musée & théâtres romains, Musée des Beaux-Arts, ministère de la Culture – DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, chercheurs, bénévoles...). Des textes d'introduction traitent de la ville antique dans sa globalité : la géomorphologie et la topographie des quartiers fluviaux, l'occupation protohistorique, l'apport des textes anciens qui concernent le sanctuaire fédéral, l'autel ad confluentem et l'amphithéâtre des Trois Gaules. Des synthèses thématiques font le point sur les principaux apports à la connaissance : l'épigraphie, l'hydraulique, l'habitat, le franchissement des cours d'eau, le réseau viaire, le commerce et l'artisanat, la numismatique. Une cartographie au 1/1 000, sur le fond cadastral géoréférencé de la Métropole de Lyon, présente l'organisation topographique très précise des vestiges par secteurs. Des plans de synthèse au 1/5 000 reprennent la cartographie de l'ensemble des vestiges. C'est la période du milieu du Ier siècle jusqu'au IIIe siècle ap. J.-C qui a été retenue pour la cartographie générale des vestiges car elle correspond, pour Lugdunum, à une phase d'expansion maximale de la ville antique dotée de l'ensemble de ses équipements publics : amphithéâtre, théâtre, odéon, hippodrome, sanctuaires, thermes... L'emprise de l'aire urbanisée de la cité à cette période représente près de 400 hectares. Une abondante iconographie (près de 800 illustrations) accompagne l'ensemble des textes, sous forme de photographies, de cartographies de détails et de plans à différentes échelles. Entre autres, les Archives de Lyon, les Archives départementales, la Bibliothèque municipale et les principaux musées de la Ville ont été sollicités.

L'Atlas topographique de Lugdunum est organisé en plusieurs volumes. Le premier volume est consacré à Fourvière, la ville haute, siège de la colonie fondée par Plancus. Ce second volume traite de la ville basse, de la Croix-Rousse, de la presqu'île et des quartiers fluviaux. L'emprise présentée par le volume II couvre environ 300 hectares et comprend vingt-neuf feuilles au 1/1 000 et une feuille au 1/2 000, dont certaines comportent plusieurs états. Sa chronologie va de la fondation de la colonie en 43 av. J.-C. à l'abandon de la ville, vers la fin du IIIe siècle – début IVe siècle ap. J.-C.