La Géonymie originelle de la Celtique primitive de l'Atlantique à l'Adriatique de l'Atlantique à l'Adriatique, 2022, éd. rev. et corr., 639 p. -

Les dictionnaires toponymiques franchissent rarement les limites de leur circonscription administrative départementale, régionale ou exceptionnellement nationale. Il manquait une synthèse à l'échelle de toute la Celtique primitive méditerranéenne et occidentale. C'est désormais chose faite, enfin : fruit de nombreuses années de spicilège et d'analyse – suivant l'impulsion et les aiguillages initiaux de DOMINIQUE GARCIA – ce glossaire n'est qu'un reportage transcendant, intègrant et vulgarisant environ 700 publications académiques de toute l'Europe en linguistique historique, onomastique et toponymie étalées sur plus d'un siècle. Il rassemble d'une manière tout à fait inédite une sélection de plus de 7000 ethnonymes et géonymes (terme incluant les toponymes et les hydronymes selon la définition d'A.L. PROSDOCIMI) réputés, reconnus et admis d'origine celtique et disséminés dans toute la zone englobant la péninsule ibérique jusque sur les cotes maghrébines, toute la moitié méridionale de la France, l'Italie, les Îles de la Méditerranée occidentale, la Suisse, l'Autriche, la Serbie et la Croatie.

C'est un essai de restitution de la géonymie dans les bases initiales protoceltiques d'un langage vernaculaire de la protohistoire dont le foyer originel serait en Afrique du Nord. Ces bases s'avèrent n'être, primitivement, que des vocables concrets descriptifs rattachés à la géographie, aux repères topographiques, aux cours d'eau, aux lacs, étangs et marais, aux enceintes circulaires et des éperons barrés, aux sources sacralisées, aux sanctuaires, aux pâturages et enclos du bétail etc... Ces vocables constituent les racines-souches de la géonymie qui ont été recensées dans les nombreux répertoires européens. Leur sens va progressivement glisser, au cours de différentes époques, vers un contenu métaphorique, souvent métonymique, puis anthropique, social et politique (cf. préface de D. Garcia).

Ces géonymes ont été fixés ou fossilisés dans la toponymie régionale à différents stades de leurs transmutations morphophonologiques au fur et à mesure des périodes successives et de leur dissémination. Suivant un processus en perpétuelle évolution due à des circulations et brassages alternatifs purement autochtones étalés sur de longues durées depuis la fin du Paléolithique sans que ni Alpes ni Pyrénées ne s'érigeassent en barrières infranchissables. C'est par l'application rétroactive des règles orthodoxes établies de la morphophonétique que sont restitués les vocables initiaux.

Corrélations, liaisons spatiales et symbiotiques et interconnexions avec la paléogéographie, l'archéologie et la protohistoire humaine sont établies entre les différents territoires culturels et groupes ethniques d'une Celtique primitive et les diverses composantes dialectales d'un « protoceltique » qui appert disséminé dans toute l'Europe occidentale.