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Le franchissement du fleuve à Vienne, (Supplément RAN 48), 2018, 592 p. - Supplément - Revue Archéologique de Narbonnaise (RAN)
Pendant trente années, Laurence Brissaud s'est affrontée aux problématiques enclenchées par les recherches programmées à l'emplacement d'un des quartiers de la Vienne antique, le site archéologique de Saint-Romain-en-Gal. Depuis 1967, c'est un des quartiers outre-Rhône les plus connus de la cité allobroge ; à cette date, le site, propriété du département du Rhône, fut livré à une recherche archéologique continue. Le développement urbain de cette rive du Rhône fait partie de l'histoire de la colonie viennoise. La configuration évolutive du quartier intègre les composantes d'une ville active et bien équipée : l'habitat des notables, des installations artisanales et commerciales dont la propriété relevait de la même élite, des établissements de loisirs (thermes avec campus ou palestres). Le sous-sol du quartier, lui, est un véritable palimpseste que l'auteure n'a cessé de déchiffrer pour en retrouver le principe vital. Le réseau des voies et leurs aménagements, celui des conduites d'eau n'ont plus de secrets pour l'archéologue qui en suit toutes les évolutions et les améliorations techniques. Mais ces reconstitutions ne prennent leur signification qu'en les réintégrant dans un espace de réflexion plus large : l'espace urbain de la ville tout entière. Celui-ci forme un ensemble non sécable ; le Rhône en est un élément constituant avec lequel il fallut composer en laissant aux ingénieurs de l'époque le soin d'établir des ouvrages d'art qui, d'une rive à l'autre, devaient donner une cohérence au schéma viaire de l'ensemble de l'agglomération. Forte de la connaissance de la rive droite, l'auteure enquête sur les ponts du Rhône, observe la topographie locale, croise les données littéraires ou archéologiques anciennes, réactualisées et consolidées par des relevés techniques de la CNR. Sont aussi convoqués les témoignages du passé (écrits, récits de voyages, plans ou cadastres, vues anciennes ou gravures) qui contribuent à souligner combien la mémoire des lieux s'est inscrite dans le paysage en dépit des transformations continuelles. L'alimentation en eau courante, par un réseau de conduites sous pression, n'a pas été tenue à l'écart de cette réflexion. Depuis les débuts de l'archéologie viennoise, en effet, on se pose la question : les aqueducs de la rive gauche alimentaient-ils aussi la population de la rive droite ? La présence de deux ponts antiques tend à conforter cette perspective.
Référence : 50405.
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