Rupture de stock - Chalon, le grand pont de Saône. 2000 ans d'histoire, 2017, 147 p., 154 fig. et 37 p. d'annexes techniques signées J.-C.Mallard -

Ce travail de synthèse reprend une documentation historique publiée depuis 1944. Il est surtout le fruit des données archéologiques réunies depuis 1993 à l'occasion de 7 campagnes de fouille subaquatique sur le pile centrale d'un ouvrage construit pour le premier pont de bois, vers la fin du Ie siècle avant notre ère, lors de la mise en place du réseau routier d'Agrippa. Deux ponts de bois se sont succédé avant que ne soit édifié en 220 de notre ère, un ouvrage à piles de pierre et tablier de bois. La présence, à l'emplacement de la pile étudiée, d'un important affouillement lié à la présence de la pile du premier pont a contraint les bâtisseurs à recourir à une technique originale jamais observée jusqu'alors sur un pont : la construction à l'intérieur d'un caisson étanche. Plusieurs assises de blocs de grès reliés par des crampons métalliques noyés dans le plomb, ont été dégagées. De nombreux outils perdus lors des travaux, dont plusieurs originaires de Méditerranée orientale, ont été recueillis ainsi qu'un grand nombre de monnaies déposées en offrande. Deux chalands chargés de céramiques locales datées du milieu du Ie siècle, venus se briser contre la pile du premier pont et échoués au fond de l'affouillement, ont également pu être étudiés. Ce n'est qu'au XVe siècle qu'un pont à arches de pierre sera construit sur les piles romaines avant d'être remplacé à la fin du XVIIIe siècle, par un nouveau pont construit par Emiland Gauthey mais toujours appuyé sur les piles romaines. Détruit en 1944, ce dernier ouvrage sera remplacé, quelques années plus tard, par un pont bien différent mais c'est à l'occasion des travaux de reconstruction qu'apparaitront les premiers indices archéologiques de l'existence de ce qui fut alors considéré comme "le" pont romain de Chalon.