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Napoleon. L'art en majesté. Les collections du musée Napoléon Ier au château de Fontainebleau, 2017, 215 p. -
La geste napoléonienne a dans son sillage entraîné les soldats et embrigadé les artistes. Aux coups de sabre des militaires répondent le burin des graveurs, le ciseau des sculpteurs et le pinceau des peintres. Fondateur d'un ordre nouveau qu'il espérait durable, Napoléon a mobilisé les énergies par le verbe de ses Bulletins et fasciné les esprits par la force des images créées pour sa personne. Napoléon était pleinement conscient de cette nécessité d'imposer son image par les arts. Héros sur le champ de bataille, chef d'État fondateur d'institutions nouvelles, restaurateur de la prospérité matérielle du pays, pacificateur des esprits par la paix civile et le Concordat, conquérant chéri de la Victoire, il lui fallait imposer cette image dans ses palais, au Salon des artistes vivants et dans l'opinion. Il fut servi par des hommes aux talents exceptionnels, tels Dominique-Vivant Denon, directeur du musée du Louvre rebaptisé « musée Napoléon », Jacques-Louis David, conventionnel régicide mué en « Premier peintre de Sa Majesté l'Empereur et Roi » et Alexandre Brongniart, administrateur de la Manufacture de Sèvres poussée à la perfection. Napoléon refit du palais de Fontainebleau, délabré et vidé au sortir de la Révolution, ce qu'il avait toujours été : un fleuron de la Couronne. Ce fut un écrin où brilla de mille feux le pouvoir impérial avide de représentation. Héritier de ces fastueux aménagements, le château de Fontainebleau abrite aujourd'hui un musée Napoléon Ier dont les collections permettent à elles seules de retracer la carrière et les desseins de Napoléon. Fortement structuré, cet ouvrage reflète ces riches collections, en un propos qui présente d'abord « Fontainebleau, un palais de la Couronne rappelé à la vie par Napoléon », puis déploie les facettes du pouvoir de l'empereur : « Napoléon Ier, empereur des Français, chef d'Etat et chef de guerre », « Napoléon, épicentre de son système », « Napoléon, roi d'Italie et maître de la péninsule », et « Jérôme Napoléon, roi satellite de Westphalie ». Suit la floraison des arts permise par le retour de la confiance et la victoire, gage de prospérité : « Le faste de la table impériale : l'éclat du vermeil et de la porcelaine » et « Formes et langages au service de l'empereur », où est notamment analysée « La référence antique mobilisée au service d'un présent conquérant ». Enfin, apparaissent dans l'ordre chronologique « Marie-Louise : éblouir l'Europe au bras de la fille des Césars d'Autriche », « Le roi de Rome né dans la pourpre », « Galerie de portraits de la famille impériale », et la dernière partie « Chute, adieux, exils ». Parmi les qualités de ce livre exceptionnel, il faut noter la netteté du plan, la qualité de l'écriture et le souci de filer la métaphore. Ainsi, le « système » de Napoléon, selon sa propre expression, est expliqué par « Les rouages humains de la machinerie impériale » et le « Ressort moral » qu'est la Légion d'honneur à la devise « Honneur et patrie ». OEuvres restées continûment dans le giron de l'État, entrées lors de la dation de la famille impériale en 1979 ou acquises en fil des ans, singulièrement ces dernières années – donc très largement inédites –, voici révélées les richesses du musée Napoléon Ier. Le parti retenu est volontairement expressif : donner à ces oeuvres d'art une clef de compréhension historique et décoder leur message politique, sous une forme descriptive et d'un ton alerte, servi par une maquette éblouissante.
Référence : 49703.
French
39,00 €
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