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Abrégé de la grammaire de saint Augustin, 2013, 206 p. Texte établi, introd. et comm. par G. Bonnet, traduit par E. Bermon et G. Bonnet. -

Nous savons par l'intéressé lui-même (Retractationes I 6) que saint Augustin avait, dans la période catéchuménale précédant immédiatement son baptême, rédigé une grammaire latine. Elle faisait partie d'un projet de parcours des arts libéraux, où l'intellectuel séduit par la foi chrétienne se proposait sans doute une relecture des disciplines scolaires à la lumière de sa foi nouvelle. Seul le De Musica en a été conservé, et la Grammaire a été depuis perdue, nous dit-il. Cette grammaire échappée de l'armorium d'Augustin, nous savons que Cassiodore l'a eue sous les yeux, un siècle et demi plus tard, comme il s'en explique dans l'introduction aux Institutions divines et humaines (II 1, 1). Enfin, la tradition manuscrite (un texte primaire et deux copies) présente systématiquement comme de l'évêque d'Hippone une grammaire toutefois dite abrégée dans des termes qui évoquent, seulement, l'allusion de Cassiodore. Un examen attentif de ce petit traité technique révèle d'une part qu'il constitue bien la version réduite d'une grammaire plus détaillée et que, d'autre part, cette dernière a dû être composée à l'usage d'Africains – tout au moins de personnes en connaissant les réalités, ainsi que des éléments de vocabulaire punique. Que cet Ars breuiata puisse réellement remonter, en dernier ressort, à saint Augustin, c'est ce qu'indique la présence de certaines expressions, certains mots qui apparaissent ailleurs comme caractéristiques de l'œuvre d'Augustin. Enfin, les développements conclusifs sur le solécisme et le barbarisme, présentés dans cet ordre, permettent de supposer une réflexion originale sur l'adéquation du langage, réflexion dont on suppose Augustin plus capable qu'un professeur anonyme. L'édition de ce traité, reposant sur un examen à nouveaux frais des manuscrits, introduit un cinquantaine de corrections textuelles par rapport aux deux versions imprimées existantes, et rejoint l'opinion des philosophes contemporains, qui restituent généralement la paternité ultime du texte à Augustin. Elle en fixe la réduction à une époque légèrement postérieure à Cassiodore, dans un scriptorium qui pourrait fort bien être le sien, à Vivarium. Sur le texte donc, comme sur son attribution et son histoire, elle remplace l'édition en usage, établie par Weber en 1861, et reprise littéralement en 2005 dans la section IV Opere attribuite, vol. 36, Enciclopedia, de l'édition systématique en cours Opera omnia di sant'Agostino. Nuova biblioteca agostiniana, Città nuova ed.
Référence : 44966. French
46,00 €
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