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L'archéologie des disciplines géohistoriques, 2013, 408 p. -
L'ouvrage est issu d'un constat. Pour une réunion de travail du groupe d'archéogéographie en 2005, Magali Watteaux a réalisé une première enquête sur la façon dont les chercheurs nommaient leur propre discipline. Le point de départ était un peu d'agacement devant la floraison des intitulés. On ne voyait plus trop bien les raisons qu'il pouvait y avoir à distinguer, en les nommant différemment, la géohistoire, l'histoire géographique, l'archéologie du paysage, l'archéogéographie, l'archéologie spatiale, l'archéomorphologie, l'archéologie du terroir, la paléogéographie, la protogéographie, etc. À l'époque, avec environ 25 intitulés, nous trouvions que trop c'était trop ! Pour la plupart d'entre eux nous faisons, dans la première partie du livre, un commentaire qui dit les options, les objets, les références épistémologiques, les généalogies intellecutelles, etc. Cette richesse peut passer pour du désordre et même de la confusion, voire du pur individualisme méthodologique. Cependant, en appliquant à cette matière des outil épistémologiques empruntés aux meilleurs théoriciens et praticiens de l'épistémologie, on peut aboutir à tout autre chose. On découvre, à travers l'évolution de ce champ géohistorique, toute la complexité de l'évolution des disciplines qui se situent à la rencontre de l'histoire, de la géographie, de l'archéologie, de l'anthropologie et des sciences naturalistes. Cinq chapitres proposent des interprétations épistémologiques et aboutissent à l'idée centrale du livre. Ce désordre n'est qu'apparent : dans la masse et la dynamique des recompositions disciplinaires (dont l'archéogéographie elle-même est un exemple), se cache l'émergence de ce qui sera un puissant champ de la recherche et de la connaissance au XXIe siècle, à savoir la réconciliation des chercheurs avec l'espace et les milieux géographiques. Un livre qui démontre donc, par l'histoire des disciplines, comment est en train de s'opérer le rééquilibrage entre le temps, jusque là dominant dans l'organisation du savoir, et l'espace ou les milieux, marginalisés. Alors, les auteurs, en bons jardiniers, suggèrent la forme possible de cette floraison, en ordonnant ici les plate-bandes du savoir géohistorique, là les allées qu'il faut emprunter pour y parvenir, décrivant ici des itinéraires directs et ensoleillés, là des chemins plus ombragés et imprévisibles, ailleurs encore des chemins potentiels encore à créer mais dont on sent l'émergence possible. Ce livre est le tome second du Traité d'archéogéographie (référence 35753), champ du savoir qui réordonne la matière des disciplines géohistoriques, avec les nouvelles références épistémologiques du cosmopolitisme méthodologique.
Référence : 44197.
French
44,00 €