Volume 2. Court, Pâturage de l'Envers. Une verrerie forestière jurassienne du début du 18e siècle. Volume 2 : Des matières premières aux productions, 2012, 304 p., 204 ill. coul. -

Dans ce second volume consacré au site de Court, Pâturage de l'Envers (1699-1714), les auteurs se sont intéressés non seulement aux matières premières, aux déchets et débris de production, mais aussi aux éléments constitutifs du four. L'étude pluridisciplinaire croisant des informations archéologiques, historiques et archéométriques apporte des réponses convaincantes quant à l'origine des matières, mais aussi quant à la maîtrise du feu par les verriers. Plus des trois-quarts de la production de cet atelier forestier sont de qualité ordinaire (vert), le reste étant incolore. Le vitrage occupe une part non négligeable de la fabrication : les cives, carreaux et verres en calotte en témoignent. La verrerie d'assortiment, traitée de manière exhaustive dans le volume 4, n'est ici que survolée. Les données archéométriques obtenues sur près de 200 échantillons de verre ont révélé une grande homogénéité du corpus caractérisé par deux groupes principaux : les verres calco-potassiques et les verres potassiques. Ils se distinguent dans leur composition chimique par une présence plus ou moins marquée de phosphates, de potassium et de calcium qui trahit l'usage de fondants de qualités distinctes. La question de la production de ces cendres est aussi abordée en termes de rendement et d'impact environnemental. Les verres sodiques sont absents. L'étude des éléments du four de fusion porte sur les briques et quelques rares vestiges architecturaux (ouvreaux, tuilettes, voûte). Partie intégrante du four en tant que système thermique, les creusets font l'objet d'une attention particulière. Montés à la main, leur forme ovale apparaît pourtant presque standardisée. La comparaison des résultats archéométriques obtenus sur des échantillons de briques, de creusets et d'éléments de four, avec ceux de prélèvements d'argiles et de sable tirés de gisements proches, a confirmé l'origine locale des matériaux. Quant aux températures de fonctionnement mises en évidence, entre 1370 et 1500° C, elles sont très élevées et attestent au besoin de la maîtrise technique des artisans-verriers du 17e siècle, mais aussi de la qualité des réfractaires mis en œuvre. En dépit de vestiges très arasés, les apports respectifs des différents axes de recherche permettent de proposer une reconstitution tridimensionnelle du four ainsi qu'une modélisation générale du système thermique.