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Essai sur la royauté sacrée en République mexicaine, 2006, 136 p. -
Pourquoi parler de royauté sacrée à propos d'une république moderne ? N'y aurait-il pas anachronisme ? Le Mexique a effectivement connu de telles monarchies, au temps des Aztèques et des Mayas, mais leurs sociétés ont été détruites par la Conquête espagnole. Le caractère sacré du chef précolombien aurait alors rapidement disparu avec la colonisation, tandis que les sociétés autochtones subissaient un processus accéléré de sécularisation. C'est donc en excluant toute référence à la sacralisation du pouvoir que l'on s'est efforcé de décrire l'organisation sociale des Indiens modernes, répartis dans de grosses communautés villageoises structurées par des ensembles de postes soit administratifs, soit rituels ou religieux, appelés " systèmes des charges ". Critiquant les théories classiques auxquelles ces systèmes ont donné lieu, l'auteur montre dans cet essai que ces mécanismes représentent la version moderne d'une société à royauté sacrée. L'ensemble géographique concerné recoupe l'aire culturelle connue sous le nom de Mésoamérique, un peu plus vaste que le seul Mexique, comprenant le Guatemala et plusieurs autres nations d'Amérique centrale, jusqu'au Nicaragua. Le pouvoir sacré, que l'on aurait pu croire particulièrement vulnérable aux offensives de l'État moderne et aux atteintes de la sécularisation, manifeste en fait une souplesse et une puissance d'adaptation dont il faut élucider les ressorts. Il constitue une forme de liaison entre le politique et le religieux particulièrement efficace et résistante, parce qu'elle est mise en œuvre non par le seul gouvernant, mais par l'organisation sociale tout entière.
Référence : 41459.
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