Economie, monnaie et société à Reims sous l'Empire romain. Recherche sur la circulation monétaire en Gaule septentrionale intérieure, (Archéologie urbaine à Reims, n°7), 2008, 624 p., 311 fig., 199 tabl., plus de 1500 monnaies ill. coul. -

De 1972 à 2005, 70 interventions de sauvetage ponctuelles ou d'envergure ont été menées à l'intérieur de l'enceinte augustéenne de Reims (Durocortorum), ou à sa périphérie immédiate. A cette occasion 1981 monnaies (dont 1613 romaines) ont été récoltées isolément. Viennent s'y ajouter 10 trésors anciens conservés principalement au Musée Saint-Rémi, et 5 dépôts mis au jour plus récemment, de simples bourses apparemment, totalisant 997 unités. La présente étude porte donc sur 2610 monnaies romaines généralement découvertes dans des contextes bien datés. Nous examinons d'une part la circulation monétaire à Reims depuis l'implantation tardo-républicaine vers 35 av. notre ère jusqu'à la disparition du numéraire romain vers 530. Nous pouvons ainsi observer, au cours de tranches chronologiques d'une cinquantaine d'années, l'activité économique remarquablement stable d'une grande cité, capitale de la province de Gallia Belgica puis de la Belgica Secunda, qui a produit son propre numéraire d'appoint sous Auguste puis sous Claude et Néron. D'autre part, nous avons tenté de replacer le matériel de Reims dans le contexte beaucoup plus large de la circulation monétaire au nord des Alpes. Trois zones géographiques bien typées ont été définies (« zone des camps », « Nord civil » et « Centre-Ouest-Sud de la Gaule»). Les comparaisons statistiques détaillées, portant sur plusieurs centaines de milliers de monnaies, permettent de montrer que, suivant les périodes, Reims réagit soit comme un site typiquement septentrional, voire hyper-septentrional, soit comme une extension d'une aire de circulation propre aux provinces méridionales de la Gaule romaine.