Poteries signées et parlantes dans la tradition du grès de Puisaye, (Cahiers du grès de Puisaye, N° 3), 2004, 104 p. -

S'appuyant sur du mobilier archéologique et des documents provenant des collections publiques et privées, l'auteur recense les premiers exemples des poteries de Puisaye dès le 16e s à travers des « marques » et des fragments de textes dont la signification reste obscure, mais aussi à travers des décors héraldiques, véritable langage en soi. Le 17e s. apporte les premières inscriptions « spontanées ». Elles apparaissent surtout sur des pièces en beau grès bleu. Pichet trompeur, bénitier, écritoires, épi de faîtage...sont autant de supports sur lesquels le potier va marquer son appropriation, sa connivence ou son amitié au destinataire. A un 18e s. pauvre en témoignages succèdent 2 siècles riches. Désormais, le potier s'affirme sans détour par des signatures, dates, lieux de fabrication, avec des dédicaces, des sentences, voire des considérations philosophiques. Les jeunes ne sont pas les moins ardents à cet exercice, affichant leur fierté dans des inscriptions savoureuses où se mêlent naïveté et prétention. L'auteur présente ainsi, dans un corpus photographique entièrement en couleurs, près de 300 pièces « parlantes ». Il ne se contente pas de décrire chaque pièce, il nous fait connaître celui qui l'a créée puis, lorsqu'il est désigné, celui qui l'a reçue. On aimera se plonger dans cet ouvrage solide qui allie la documentation riche et précise à l'hommage au potier.