Les ouvriers du signe. Calligraphies en culture musulmane, 2002, 324 p. -

Il était une fois un calame, une encre et un papier auxquels l'oeil et la main auront pris soin, un chemin qui nous semble sans fin et qui pourrait bien être le nôtre. Il était aussi un espace, une interaction entre deux lettres, un jeu de forces et de lignes, et un geste qui est bien plus qu'une simple technique. Il était enfin un calligraphe, un maître qui, pendant des années, s'est contenté d'être un disciple, un artisan qui s'est plié aux caprices du verbe et qui, en pays arabe, a su se faire place tout à fait à part...Comme l'indique le titre de cet ouvrage, il s'agit non pas d'un simple tour d'horizon technique, mais d'un texte qui fait avant tout oeuvre d'accompagnement. Conçue comme une invitation au voyage, et avec de fréquents arrêts sur images, cette réflexion aborde aussi bien l'histoire des matériaux que l'histoire des hommes et s'adresse autant à l'amateur de calligraphie qu'à un public non arabisant. Jouant sur des résonances, inhérentes à la culture arabe, mais aussi sur les ressorts intimes de sa propre culture, V. M. Marchand nous propose une vision globale et sans a priori sur une expression aujourd'hui millénaire. Elle situe l'acte calligraphique au sein de sa propre durée et étudie la genèse du trait selon la traduction directe de nos émotions. Acte initiatique, au sens large du terme, la calligraphie arabe a inspiré de nombreux artistes contemporains. Le dernier chapitre de ce livre établit ainsi de fréquents rapprochements entre les anciens et les modernes et nous montre qu'il y a en tout artiste un calligraphe qui sommeille...