Artisanat et métiers en Méditerranée médiévale et moderne, 2018, 554 p. -

Depuis une dizaine d'années, les recherches historiques et archéologiques sur l'artisanat et les industries se sont largement renouvelées, revisitant des notions clés. La pluriactivité, la spécialisation, la transmission des savoirs, le rôle de l'entreprise et la formation de districts industriels sont, entre autres, au coeur des réflexions. Cependant historiens et archéologues peinent encore à dialoguer et à confronter leurs points de vue et leurs résultats. Cet ouvrage entend créer un espace de rencontre et de réflexion où se confrontent et se croisent les approches d'historiens, d'archéologues et d'historiens de l'art sur l'artisanat. Il est considéré tant dans ses formes les plus prestigieuses que les plus modestes, sur les deux rives de la Méditerranée, et dans le temps long du Moyen Age au XIXe siècle. On vise ici à s'émanciper des multiples cloisonnements académiques entre histoire et archéologie, entre médiévistes et modernistes, et entre chercheurs des mondes byzantin, latin et musulman. L'ouvrage reflète la grande variété des sources, la multiplicité des approches et des problématiques qui nourrissent les recherches actuelles sur les activités de production en Méditerranée. Sommaire : Première partie - Techniques, extraction et transformation des matières premières: C. Bailly-Maître, N. Minvielle Larousse, Entre artisanat et industrie : le monde de la mine au Moyen Âge ; O. Thuaudet, La fabrication des épingles à tête enroulée : réflexion à partir des épingles retrouvées au château d'Apcher (Lozère) ; M.-A. Chazottes, Les battants de sonnailles ou de clarines en Provence au bas Moyen Âge (XIIIe-XVIe siècles). Premier état de la question ; S. Burri, La saisonnalité des techniques : l'exemple de la levée du liège dans le massif des Maures à la fin du Moyen Âge ; M. Dridi, Le « miel de datte » et sa production : technique de transformation et culture de consommation en Arabie orientale ; C. Marcotulli, E. Pruno, Teindre ou ne pas teindre. Là est le problème ! Le cas du site de Shawbak (Jordanie) / Deuxième partie - Les métiers dans la ville et sa périphérie : A. Amara, L'apport des sources textuelles à la connaissance de l'artisanat au Maghreb médiéval ; M. Araar, Les métiers dans deux villes capitales de l'Ifrîqiya (Kairouan et Tunis) à travers les inscriptions funéraires ; M. Hassen, Les métiers artisanaux dans la ville de Tunis à la fin du Moyen Âge ; I. Armenteros-Martinez, R. Salicru i Lluch, Des esclaves pour servir ou pour travailler ? L'utilisation de la main-d'œuvre servile dans les villes du sud de l'Europe occidentale (XIVe-XVe siècle) ; M. Vasselin, « His aggregantur artes mechanicae » : réflexions sur l'iconographie des métiers artisanaux dans les décors monumentaux de l'Italie du Trecento ; Y. Benhima, Le cadre légal de l'activité de la tannerie en Occident musulman médiéval à travers les sources juridiques ; B. Marino, Tanneurs de Damas au xviiie siècle. Autonomie et frontières d'une corporation de métier ; N. Maughan, Toxicité et nuisances des tanneries marseillaises : essai d'histoire environnementale sur l'impact d'une activité artisanale polluante en zone urbaine (XVIIIe-XIXe siècle) / Troisième partie - Circulation, transmission et mutation des savoirs : de l'atelier de potier à la boutique d'apothicaire : G. Guionova, L. Vallauri, Beaucaire au XIVe siècle : un atelier de potier urbain à la façon de Saint-Quentin ; Y. Porter, Les potiers de Kâshân (fin XIIe début XIVe siècle) : splendeurs et mystères d'une production persane ; V. François, Création, renouvellement ou disparition des ateliers de potier en Thrace de l'époque byzantine jusqu'au début du XXe siècle ; D. Santoro, Les apothicaires en Sicile à la fin du Moyen Âge ; C. Vela Aulesa, L'apothicaire médiéval : au-delà de la simple vente de médicaments (Barcelone, bas Moyen Âge) ; M. Ouerfelli, De l'apothicaire au maître sucrier : naissance d'un nouveau métier en Méditerranée médiévale.